Emilie Bonnivard - députée

|  Députée Les Républicains – Conseillère régionale

Modification du statut du loup : d’espèce strictement protégée à protégée

Pour que la tendance s’inverse enfin !

Mercredi 25 septembre 2024, les représentants permanents des Etats membre puis le Conseil de l’UE se sont prononcés en faveur de la proposition de la Commission européenne d’abaisser le niveau de protection du loup, d’espèce « strictement protégée » à « protégée ».

La proposition a recueilli une majorité qualifiée à Bruxelles lors de la réunion du COREPER grâce au soutien d’une quinzaine d’Etats, dont la France et l’Allemagne. Même la ministre allemande de l’environnement, membre du parti Les Verts, a surmonté ses réserves, tant la coexistence avec les loups est devenue problématique : en 10 ans, on a vu une explosion de la population des loups en Europe, passant de 11 200 individus en 2012 à 20 300 en 2023 avec le constat de dommages croissants subis par le bétail.

La prochaine étape est le passage début décembre de cette proposition devant le comité permanent de la Convention de Berne sur la Conservation de la vie sauvage (directive 92/43/CEE du 21 mai 1992), proposition qui – a priori-devrait être approuvée sans réelle difficulté. La directive « habitats » devrait ensuite être amendée pour une modification de la législation européenne.

Je me suis engagée depuis plus de 10 ans sur ce sujet. Dans mon rapport parlementaire de 2022,

 Rapport d’information, n° 5122 – 15e législature – Assemblée nationale (assemblee-nationale.fr), j’ai démontré qu’il était nécessaire de modifier ce classement, car malheureusement les mesures de protection des troupeaux ne suffisent pas à faire baisser les attaques qui ont explosé ces 10 dernières années. Comme toutes les espèces sauvages qui ne sont pas en voie d’extinction, les loups doivent désormais être régulés pour retrouver un équilibre entre pastoralisme et biodiversité.

Je n’ai cessé de me battre pour les éleveurs, à la Région comme VP à l’agriculture, puis à l’Assemblée nationale et à l’Union européenne, à l’époque avec Michel Dantin. J’ai toujours dit que le combat serait long mais qu’il ne faudrait pas lâcher. Il n’est pas question d’éradiquer les loups mais de retrouver un équilibre pour protéger notre agriculture.

Je me félicite que le politique reprenne la main sur le dossier et que les institutions européennes se mettent enfin à l’écoute des besoins des agriculteurs et des habitants des zones rurales et de montage, souvent désemparés face aux conséquences des attaques.

Le Premier ministre, Michel Barnier, en déplacement au Sommet de l’élevage à Cournon d’Auvergne a salué ce mouvement vers moins d’idéologie et plus de pragmatisme au niveau européen. Sa position est clairement tournée du côté des éleveurs !

Je serai très attentive à la suite du processus au niveau des Institutions européennes, en lien avec les députés européens du groupe PPE fortement engagés sur le sujet.